Les anciennes odeurs : Michel Tremblay sort les relations homos du placard
Créée pour la première fois en 1981 au Théâtre de Quat'Sous à Montréal, cette pièce qui n’est pas une œuvre majeure dans la production de Michel Tremblay, constitue toutefois un excellent tableau des relations qui suivent une séparation entre deux hommes qui ont connu le bonheur ensemble pendant sept ans.
Dans sa préface du livre paru en 1981, Guy Ménard, philosophe, théologien, docteur en ethnologie / anthropologie avec une thèse portant sur « Une rumeur de Berdache : contribution à une lecture de l’homosexualité masculine au Québec », explique que « L'auteur a tenté de faire accéder à l'universel des personnages que la culture réduit souvent " à l'unique dimension de leur être (homo)sexuel ".
Les journalistes et critiques n’ont jamais ménagé leurs mots pour qualifier cette œuvre de Tremblay au fil du temps. « La pièce se rapproche déjà de la confidence tant elle s'en tient aux dialogues intimes, presque chuchotés de bouche à oreille, avec des éclats plus bruyants quand ils ne peuvent plus être contenus. » Vincent Desautels, Voir, du 16 au 22 mars 1996. « Pièce intimiste […] et premier pas d'une entreprise de banalisation de l'homosexualité. » Rémy Charest, Le Devoir, 8 mai 1995. « Michel Tremblay vient de s'affirmer dans un nouveau cycle qui, loin des certitudes des comportements passés, interroge un devenir plein de hasards et ces interrogations portent le germe d'une vie passionnante à recommencer. » André Dionne, Lettres Québécoises, n°25, printemps 1983.
L’histoire que propose cette œuvre théâtrale est la suivante : Alors que son père est en phase terminale à l'hôpital, un jeune comédien vient chercher réconfort auprès de l'amant qu'il a quitté après quelques années de vie commune. Ce sera pour eux l'occasion de dresser un bilan lucide de leur relation et de leur vie respective. Car depuis la fin de leur relation, ils se sont retrouvés seuls et ont dû affronter chacun à sa manière leurs démons quotidiens : Jean-Marc en se montrant raisonnable et en oubliant le grand amour ; Luc en choisissant de retomber en amour dix fois par jour.
Les Productions Jean-François Quesnel, qui a déjà proposé la pièce Hosanna du même auteur, qui a lui-même assisté à une des nombreuses représentations présentées à Montréal et ailleurs en région depuis deux ans, en remet avec cette œuvre culte de Tremblay. Cette fois-ci, seulement trois représentations des Anciennes odeurs sont au programme, dans un premier temps : les 16, 17, 18 mai à la Comédie de Montréal. La présentation du 17 mai offrira une interprétation en langue des signes québécoise : tarif spécial pour les personnes sourdes et malentendantes.
Il n’y a pas de supplémentaires à l’agenda pour le moment. Voilà donc une autre raison de profiter de ces représentations pour découvrir cette œuvre, avec Jean-François Quesnel et François Dallaire comme acteurs et co-metteurs en scène.
Prolifique romancier et chroniqueur, dramaturge dont les pièces sont jouées dans le monde entier, Michel Tremblay est l'un des écrivains les plus importants de sa génération. Conteur, adaptateur, traducteur, scénariste, parolier, librettiste, metteur en scène et, bien sûr, auteur dramatique largement diffusé, au Québec et à l'étranger, Michel Tremblay a signé 26 pièces de théâtre, traduites en plus de 26 langues, trois comédies musicales, 11 romans, un recueil de contes, trois recueils de nouvelles, sept scénarios de films, 17 traductions et adaptations et un livret d'opéra.
Les anciennes odeurs
16, 17, 18 mai 2024
Théâtre La Comédie de Montréal
1113 Boul. de Maisonneuve E, Montréal, QC H2L 1Z6
Billetterie : zeffy.com