Projet d'agrandissement pour protéger la biodiversité et les écosystèmes
Les gouvernements du Canada et du Québec ont annoncé ce 10 mars leur intention commune d'amorcer prochainement les étapes permettant d'agrandir les limites du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent. Ce projet contribuera ainsi à protéger la biodiversité et les écosystèmes de l'estuaire du Saint-Laurent, composant l'habitat de près de 2 200 espèces, dont certaines, comme le béluga, sont en situation précaire.
C'est ce qu'ont annoncé aujourd'hui Steven Guilbeault, ministre de l'Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de Parcs Canada, et le ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette.
Protection du béluga du Saint-Laurent
Le projet d'agrandissement a pour principal objectif de protéger l'habitat essentiel du béluga du Saint-Laurent, dont plus de 60 % se situent présentement en dehors des limites du parc marin. Il vise également à préserver un lieu d'alimentation privilégié pour plusieurs espèces de rorquals, dont certaines sont en situation précaire. Rappelons qu'en 2020, des réserves de territoires aux fins d'aires protégées ont été créées dans l'attente d'un premier geste de protection par le gouvernement du Québec et dans l'attente d'un statut légal de protection. L'agrandissement permettra notamment de consolider la protection d'une partie significative de ces territoires. Ce projet, tel qu'envisagé actuellement, permettrait ainsi de quadrupler la superficie du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent.
L'annonce d'aujourd'hui est donc une première étape vers l'agrandissement du parc marin. Les gouvernements du Canada et du Québec rencontreront conjointement, dans les prochains mois, les organisations régionales et municipales, ainsi que l'ensemble des parties prenantes concernées par le projet, dont les nations autochtones, les groupes de recherche et les entreprises locales, afin de recueillir leurs points de vue et commentaires. Les gouvernements prévoient également la tenue d'une phase de consultation publique, qui portera notamment sur les limites proposées et sur les mesures de protection envisagées.
Une expertise reconnue
Fort de plus de 25 ans de cogestion Canada-Québec et de gouvernance participative avec le milieu, le parc marin est un modèle unique en matière de concertation et de partenariats pour la conservation du milieu marin. L'expertise de son comité de coordination et de ses équipes dans les domaines de la règlementation des activités en mer, de l'éducation, de la sensibilisation, de l'expérience des visiteurs ainsi que de la recherche scientifique en fait un outil de protection privilégié, principalement pour les mammifères marins, qui est adapté au contexte de l'estuaire du Saint-Laurent et au fjord du Saguenay.
Les gouvernements du Canada et du Québec reconnaissent que la protection d'un milieu aussi utilisé que l'estuaire du Saint-Laurent passe par une forte coopération commune, une collaboration étroite avec tous les membres du comité de coordination du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, et une concertation avec les intervenants des milieux concernés.
« En tant qu'aire marine protégée conjointe Québec-Canada, le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent se distingue depuis 25 ans par ses nombreux succès collaboratifs en matière de conservation et d'éducation du public. Son agrandissement permettra à nos gouvernements de travailler ensemble sur plusieurs priorités communes, y compris la protection de la biodiversité marine et le rétablissement des espèces en menacées est une ppéril comme le béluga du Saint-Laurent. Cette collaboration entre nos gouvernements est un signe clair que la protection de la biodiversité et des espèces riorité commune. Lors de la COP15, nous avons pris des engagements ambitieux; aujourd'hui, nous faisons un pas important vers l'atteinte de nos objectifs." souligne le ministre Steven Guilbeault.
« Le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent est une fierté nationale et un véritable joyau naturel du Québec. Le gouvernement du Québec se réjouit de ce partenariat unique avec le gouvernement fédéral, qui permettra notamment d'améliorer la protection des mammifères marins vivant dans l'estuaire du Saint-Laurent, comme le béluga, qui est une espèce emblématique de la fragilité de cet habitat. Les connaissances acquises ces dernières années envoient un signal clair de ce que nous devons faire pour le protéger. Le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent est un modèle pour la protection des milieux marins favorisant un tourisme durable et profitable pour les communautés locales. Je suis convaincu que le leadership, l'expérience acquise et les relations de confiance qui sont au cœur de la gestion du parc depuis ses débuts seront des catalyseurs pour mener à bien les prochaines étapes vers ce projet d'agrandissement ambitieux pour notre nation! » estime pour sa part Benoit Charette.
À propos du Parc marin
Rappelons que les préoccupations concernant le déclin du béluga et de son habitat ont été un facteur déterminant dans la création du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent (PMSSL) en 1998. Le PMSSL est une aire marine protégée conjointe Québec-Canada unique et créée par une loi québécoise et une loi fédérale, les lois sur le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent.
D'une superficie actuelle de 1 245 kilomètres carrés (km2), le PMSSL est situé sur des terres publiques du Québec à la confluence entre la rivière Saguenay et l'estuaire du Saint-Laurent. Son mandat est de rehausser le niveau de protection des écosystèmes d'une partie représentative du fjord du Saguenay et de l'estuaire du Saint-Laurent à des fins de conservation, de protection de l'environnement, de la faune et de la flore, ainsi que des ressources naturelles d'exception s'y trouvant, en plus d'y favoriser la pratique d'activités éducatives, récréatives et scientifiques durables.
La gestion du PMSSL, sous la responsabilité conjointe du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) et de Parcs Canada, repose sur une approche de gouvernance participative unique au Canada, qui mise sur la concertation des acteurs aux niveaux local, régional et national pour la réalisation de ses objectifs. Son comité de coordination est composé de représentants de la Première Nation des Innus Essipit, de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, des MRC de Charlevoix-Est, du Fjord-du-Saguenay, de la Haute-Côte-Nord, et d'un représentant des trois MRC de la rive sud (des Basques, de Rivière-du-Loup et de Kamouraska), de la communauté scientifique, ainsi que du milieu de l'interprétation et de l'éducation.
Depuis la création du PMSSL en 1998, des efforts importants ont été consentis par les acteurs impliqués pour préserver les mammifères marins, dont le béluga. Toutefois, sa population continue de décliner depuis, au rythme d'environ 1 % par année. Elle comprend aujourd'hui moins de 900 individus. Depuis les années 2000, on observe d'ailleurs une hausse critique et inexpliquée de mortalité chez les nouveau-nés ainsi que chez les femelles en âge de se reproduire, ce qui laisse présager une accélération du déclin du béluga dans les années à venir.